Ce qui suit est une traduction relativement libre d’une portion d’un excellent sermon de Tim Keller, « Beholding the Love of God », sur ce que cela signifie de connaître Dieu.
Voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes! (1 Jean 3, 1)
L’expression utilisée pour dire « quel amour » est un idiome. Littéralement, le texte dit: « voyez de quel pays vient cet amour ». On pourrait traduire par: « de quelle planète? combien démesuré? combien extraordinaire? »
On voit là la différence entre un chrétien et une personne religieuse. Un chrétien est quelqu’un qui dit: « c’est absolument incroyable que Dieu m’aime! » Le chrétien voit tout ce qui lui arrive comme un don. En d’autre terme, le chrétien sait qu’il a un dette envers Dieu. Le religieux au contraire est quelqu’un qui travaille dur et fait des efforts pour être bon, qui se refuse de nombreux plaisirs, et essaie d’endetter Dieu en sa faveur.
Si tu es un chrétien, tu as un esprit d’émerveillement qui traverse ta vie. Tu te dis constamment: « qu’est-ce que c’est extraordinaire, interplanétaire, irréel! » Tu te regarde et tu te dis: « Moi, un chrétien? Incroyable, miraculeux, une blague! » Cet esprit d’émerveillement est absent de la personne religieuse, qui essaie d’endetter Dieu en sa faveur.
Lorsque nous recevons notre salaire après avoir travaillé, nous ne disons pas: « Voyez! J’ai été payé! Extraordinaire! Est-ce réel?? » Non, on dit: « bien sûr que j’ai été payé, j’ai travaillé. » Si on demande à une personne religieuse qui ne comprend pas la grâce de Dieu si elle est chrétienne, elle répond: « bien sûr que je suis chrétienne, j’ai toujours été chrétienne. » Mes amis, si nous sommes chrétiens, il n’y a aucun « bien sûr » là-dedans.
Le révélateur ultime, le test à l’acide, est l’esprit d’émerveillement quand les choses tournent mal. Vous voyez, lorsque les choses tournent mal, on peut réellement faire la différence entre un chrétien et un religieux. Le religieux dit: « ah quoi bon ma religion? J’ai essayé dur d’être un chrétien, d’être obéissant à Dieu, pourtant regardez ce qui arrive à ma carrière, ma vie affective… Quel bénéfice? Dieu me doit quelque chose! » Et il se met en colère. Et il devient amer. Pourquoi? Parce qu’il croit que Dieu a une dette envers lui.
Le chrétien au contraire garde cet esprit d’émerveillement. Il dira: « ma carrière n’a pas été comme je l’espérais, ma vie affective est difficile, c’est surprenant… C’est incroyable que Dieu soit aussi bon qu’il l’est envers moi. Tout est grâce, pure grâce! » Cet esprit d’émerveillement, ce sentiment de miracle, que tout ce qui arrive est un don, c’est le test à l’acide.
Bien sûr, j’ai fait une dichotomie irréelle entre « le chrétien » et « le religieux ». Chrétiens, sachez qu’à la mesure dont vous contemplez la grâce de Dieu, dont vous méditez dessus et dont vous la laissez devenir un feu dans votre cœur — à cette mesure-là vous allez expérimenter et contempler l’amour de Dieu. À cette mesure-là serez-vous capable de regarder vos difficultés et dire: « Soit! Mon Père doit savoir ce qu’il fait ici, parce qu’il m’aime. De plus, il ne me doit rien, il ne me doit pas une vie agréable. Il me doit une vie bien pire que celle que j’ai actuellement. » Vous serez capable de supporter n’importe quoi. Et quand des bonnes choses arrivent, vous direz: « Voyez! Quel miracle! »
L’émerveillement est la marque de la connaissance du Seigneur.
Le début du sermon est une excellente présentation de ce que cela signifie de connaître Dieu, entre une perspective rationaliste et une perspective mystique anti-rationaliste. Je recommande.
Bonsoir !
Pas mal du tout !
A noter que James Packer souligne, dans « connaître Dieu », qu’ »un chrétien est celui qui connaît Dieu comme Père ». Et le propre de l’enfant, c’est l’émerveillement, non ?
Bon retour à vous et bonne continuation sur votre blogue.
Fraternellement,
Pep’s
[…] “Je te loue, Père…” : le propre de l’enfant est l’émerveillement. Soyons donc “sage dans l’entendement”, purs comme des enfants(1 Cor.14v20) et émerveillons-nous. […]
[…] Bref, j’ai rencontré un maître spirituel. […]