L’axiome de Semler est à la base de toute approche moderne et critique des textes bibliques. Jean Zumstein en fait le premier de sept principes du travail historico-critique: « Le texte biblique perd son statut de texte sacré. Il est comparable à tout autre texte de la littérature mondiale et doit donc être lu selon les méthodes en usage dans les sciences littéraires et historiques (axiome de Semler). » L’axiome de Semler stipule donc que chaque texte biblique doit être considéré comme n’importe quel autre texte historique: il est avant tout un produit et témoin de son temps, adressé à des lecteurs de son temps. Tout texte doit donc être analysé en tant que tel par tout chercheur un tant soit peu rigoureux et honnête intellectuellement, c’est la précondition d’un travail…
Le dogme critique resservi par l’EERV
L’EERV vient de publier sur son site une page Pour une lecture honnête de la Bible. Sans surprises, on y retrouve le dogme critique resservi de la même manière navrante, à nouveau… Ma réponse à chaud: Non, l’honnêteté intellectuelle n’implique pas nécessairement l’axiome de Semler ou la « critique » historique. L’honnêteté intellectuelle implique une réflexion de fond sur cet axiome et cette « critique », et pas une affirmation autoritaire et simpliste comme c’est le cas ici. Non, il ne faut pas rejeter les lectures dogmatiques et fondées dans des traditions, sans quoi il faudrait aussi rejeter la lecture « critique » qui est fondée dans une tradition, et comporte des « dogmes ». Aucun discours même scientifique ne peut éviter ce…
Newbigin sur la confiance adéquate du chrétien
Note: ce billet a été publié dans la revue Hokhma, n°101, 2013. Quelle peut être la confiance du chrétien face à sa foi? Est-ce qu’il y a une connaissance chrétienne? Et si oui, quel est le statut de cette connaissance face à d’autres savoirs, en particulier scientifiques? Quel interactions entre foi, doute et certitude dans la vie chrétienne? Voilà des questions bien importantes, auxquelles ont entend toutes sortes de réponses. La réponse généralement admise, que beaucoup de théologiens modernes admettent et diffusent, est que le « savoir » est a réserver aux disciplines scientifiques (dans un sens large, historiographie comprise). La foi, du domaine du personnel, de l’intime, se situe sur un autre registre, qui n’est pas celui de la connaissance. Dans l’ordre du savoir, c’est…