Mes 3 dernières années ont été motivées par la poursuite d’un rêve — puis l’observation de sa fracassante désintégration. Après un (long) moment de rétrospéctive pour digérer et tirer les apprentissages de cet épisode, je dois à nouveau me tourner vers l’avenir.
Mais quel avenir ?
Est-ce possible de rêver à nouveau après un échec ? En ai-je le droit ? En ai-je l’envie ? Surtout, en ai-je encore les capacités ? Si oui, quelles sont les conditions idéales pour que des rêves — si possible un peu inspirés — émergent ?
Je pense que ces questions m’occuperont davantage ces prochains temps. C’est la question du rôle de l’imagination dans nos vies et nos communautés. Mais avant de me tourner vers des rêves futurs, j’ai besoin de revisiter des rêves passés.
Ci-dessous, je vous partage feu-mon-rêve pour mon ancienne paroisse, écrit il y a bientôt 2 ans, pour mes paroissiens et paroissiennes de l’époque.
Mais avant cela, quelques déblatérations sur le rôle de l’imagination et du rêve.
Table des matières
Rêver est nécessaire
De quoi sera fait demain?
Si l’on ne regarde que le présent et qu’on extrapole à partir de là, il y a de quoi déprimer: crises à tous les étages, et ça ne va pas en s’améliorant. Scénarios pessimistes, bruits d’effondrements, dystopies.
Un regard « lucide » sur la réalité est utile pour prendre conscience de ce qui ne tourne pas rond chez nous. Mais les récits qui en découlent ne sont pas durablement mobilisateurs.
Ils peuvent conduire au découragement, à l’épuisement ou à la passivité. Soit on s’active et on s’épuise, soit on abandonne et on déprime, soit on se voile la face et on se déshumanise. Ils génèrent de la culpabilité et de la peur. Dans tous les cas, le cauchemar gagne.
De fait, les crises que nous traversons ne sont pas des crises de l’énergie, du logement, des institutions, ni même de la théologie des ministères. Ce sont des crises « de l’imagination et de l’enthousiasme. » 1Rob Hopkins, Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons?, Actes Sud, 2020, p.29. Nous avons besoin de rêves, de récits positifs, qui partent d’une réalité catastrophique mais ouvrent sur des futurs possibles.
Ces récits-là sont profondément mobilisateurs. Non seulement ils donnent une direction, mais ils sont inspirants, ils génèrent de l’envie, de la confiance et de la joie, de l’enthousiasme (dérivé de ἔνθεος, en-theos, dieu à l’intérieur).
Mais ces rêves sont-ils naïfs? De la pensée magique?
Rêver est possible
L’Évangile est un rêve. C’est une grande histoire qui commence bien, qui tourne mal — et qui finit très bien.
L’Éspérance chrétienne offre cette certitude: à la fin, tout sera bien. Cette certitude n’est pas un oreiller de paresse pour glander aujourd’hui: c’est une force qui nous tire en avant. Un rêve n’est pas une rêverie.
La fin heureuse de l’histoire est le point de départ pour notre vie aujourd’hui: hier c’était peut-être la merde, mais aujourd’hui n’est pas déterminé par ce passé uniquement, comme si aujourd'hui == f(hier)
. Un futur différent peut toujours faire irruption dans le présent.
Et si tout finissait bien? Et si le début de la fin commençait bientôt?
Le fait que tout finisse bien nous offre donc le droit — non, le devoir — de rêver aujourd’hui d’un demain différent. Pas de rêvasser, ou de rêves d’un futur très lointains dans une galaxie éloignée. Mais de rêves pour nos communautés, nos quartiers, nos villes, spécifiquement.
Rêver est un acte de résistance
Mais la culture occidentale est « nécronirique » (« thanatonirique »? Oniri-kiri?) — tueuse de rêves. Et les églises occidentales le sont tout particulièrement. Les cimetières chrétiens sont remplis d’embryons de rêves brisés. « Sois réaliste », « gardes les pieds sur terre », « arrête de rêver », « c’est impossible », « tu te la pète ». Et on ne réalise pas que lorsque l’on fait ça, on n’est pas en train de ne pas rêver, on est simplement en train de continuer à rêver le rêve dominant, la fiction sur laquelle se construit notre société. On nourrit simplement le rêve d’hier, qui est en partie le cauchemar d’aujourd’hui.
Il ne s’agit pas seulement rêver seul dans son coin, mais de rêver à plusieurs. Partager nos rêves pour qu’ils prennent de l’ampleur, s’incarnent, et que certains fassent advenir un bout de futur dans le présent.
Dans ce contexte, rêver est un acte de résistance. (Je ne vous fais pas l’affront d’expliciter une référence à MLK ici.)
« Mon » rêve pour la paroisse de St-Jacques
Ci-dessous, une lettre écrite à mes ex-paroissiens de St-Jacques en juillet 2019. Spoiler: une petite partie de ce rêve a pris forme, le gros a lamentablement merdé. C’est le jeu. Au moment d’écrire cette épitre, il y avait déjà eu beaucoup de difficultés, certaines avaient été surmontées, mais les plus grosses ne s’étaient pas encore révélées et je croyais encore à ce rêve. C’était pour moi comme une boussole, qui orientait toutes mes prises de décisions.
J’aimerais prendre un peu de temps pour vous parler de « mon » rêve pour la paroisse. « Mon », parce que je ne peux parler qu’en « je » et de moi. Mais je sais que ce rêve me dépasse, qu’il est en grande partie partagé par d’autres (ils/elles se reconnaîtront), et qu’il est bien plus ancien que moi (il était déjà là en partie lors de la création du centre St-Jacques). Dans « mon » rêve, « je » ne suis qu’une petite fourmi dans une belle fourmilière.
Ce rêve tel que je le présente ici a évolué au fil des rencontres et partages (merci!), et il continuera d’évoluer. Comme tous les rêves, il est partiellement faux, il ne se réalisera pas tel quel. Mais il est un reflet évocateur et métaphorique d’une réalité qui pourrait très bien advenir. Je crois aussi humblement — et notamment parce qu’il me dépasse autant — que ce rêve est un ultimement écho d’un rêve de Dieu pour notre paroisse.
Ce rêve, j’en ai déjà beaucoup parlé dans la paroisse, mais peut-être en termes trop abstraits. Alors je vais être ici plus concret et spécifique. C’est une prise de risque, réductrice (et à nouveau, tout est « faux », car c’est un rêve). Ce rêve est grand, trop grand. Parce que c’est le propre des rêves, et parce que c’est le propre de Dieu qui est le Dieu de toute espérance.
Comme l’a dit quelqu’un:
Au moins tu auras décollé du sol.
Quelqu’un
En vous livrant ce rêve, c’est une partie de moi que je vous livre. Dans ce rêve, il y a quelque chose d’intime, de profond, de personnel. Je prends le risque de m’exposer, c’est une forme de vulnérabilité, parce que la vulnérabilité nous rapproche et nous unis.
Dans ma tête, à la louche, je resterai dans la paroisse une dizaine d’année. C’est en gros le ministère de ma trentaine. Voici comment je vois la paroisse au moment où je la quitte. Voici ce que je vise, et vers quoi s’orientent toutes mes décisions, réflexions, propositions et
actions:
Chaque dimanche, à St-Jacques
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Il y a plusieurs cultes. Plusieurs cultes parce qu’il y a trop de monde pour l’église, et parce que la communauté est trop riche et diverse pour ne se retrouver que dans une seule expression de culte. Il y a peut-être un culte « high church »: belle liturgie soignée, répons, chorale et musiciens de qualité, prédication riche et profonde. Il y a peut-être un culte « messy »: interactif, participatif, où l’on rigole, l’on mange et l’on bricole avec le Christ. Il y a peut-être un culte « contemplatif »: méditatif, corporel, mystérieux. Il y a peut-être un culte « international », dans une autre langue. Certains de ces cultes sont aussi diffusés et suivis sur internet, notamment pour des personnes qui ne peuvent pas se déplacer.
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De nombreuses personnes sont impliquées dans ces cultes comme dans toutes les activités de la paroisse: certaines sont bénévoles, d’autres sont salariées. Il y a des célébrants et prédicateurs laïcs, à qui on a donné leur chance d’exprimer les dons et rêves qu’ils ont reçus, en les formant. Parois le résultat est heureux, parfois il l’est moins. Mais c’est en ordre, parce que nous vivons une culture de l’innovation, où l’on est en sécurité pour prendre des risques et oser se dépasser, où nous avons un droit à l’erreur — parce que nous sommes ancrés dans l’amour du Christ et non pas dans nos performances et nos résultats.
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Autour des cultes, il y a des repas et jeux dans le centre, sur la terrasse ou dans le parc. On se rencontre, on a du plaisir à être ensembles. Certaines personnes du quartier ne viennent que pour ça, sans participer aux cultes, et c’est parfaitement en ordre. D’autres viennent et découvrent une spiritualité qui leur convient, les touche et les nourrit. Certains viennent de la porte à côté, d’autres viennent de loin.
En semaine, peut-être qu’il y a:
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Des temps de méditations et prières pour souffler pendant la semaine, avant le travail, à la pause midi ou à la fin de la journée.
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Des groupes d’enfants qui viennent jouer, chanter, bricoler ou faire leurs devoirs pendant que leurs parents échangent sur des sujets qui les préoccupent, ou font connaissance autour d’un café.
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Des rencontres entre aînés, de la chaleur sociale pour ceux qui se sentent seuls; de la chaleur spirituelle pour ceux qui ont froid à l’intérieur. Il y a des activités intergénérationnelles, où les jeunes du catéchisme et du quartier apprennent aux ainés à jouer à des jeux vidéos, et les ainés leur racontent des souvenirs d’un autre monde. Les grands parents viennent avec leurs petits-enfants, parce que les petits-enfants insistent pour revenir.
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Un groupe de jeûnes qui trouve un lieu à la fois sécurisé pour venir tels qu’ils sont sans être jugés, et nourrissant pour passer de l’adolescence à l’âge adulte avec des modèles de maturité qui parlent leurs langages culturels. Les jeux vidéos ou la musique sont des lieux de rencontre avec le Christ et de croissance.
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Des entretiens d’écoute, de prière, d’accompagnement spirituels, de discernement, de travail sur les doutes. Entretiens qui sont menés par les pasteurs peut-être, mais aussi par les laïcs qui ont des dons et des formations dans ces domaines.
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Des distributions de nourriture pour les défavorisés de Lausanne, où ils sont aussi accueillis et écoutés autour d’un café, d’un jeu, d’une prière. Ils trouvent ici de la nourriture physique, relationnelle et spirituelle.
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Des jardins participatifs sur la terrasse ou dans le parc, en lien avec la ville et des gens du quartier. On se met à l’écoute de la terre, on voit Dieu dans le vert, on apprend à cultiver ce qu’on mange.
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Des espaces de jeux, des événements ludiques où l’on se rassemble, se rencontre et se développe autour du jeu sous toutes sortes de formes. Par le jeu on explore l’humain et le divin.
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Des ateliers de bricolage, de poterie, de peinture, d’écriture, de land art, de hacking, de gravure laser et impression 3D. De programmation, de création de jeux vidéos, de tests de prototypes de jeux de sociétés.
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Des espaces de lectures, discussions et débats sur les enjeux du numérique, des jeux vidéo, de la technologie, du climat.
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Des apéros récréatifs sur la terrasse, où il y a un château gonflable, des bulles et de la bière.
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Un quartier général pour des groupes d’activistes qui viennent se ressourcer, se former, débriefer et planifier leur prochaine action.
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Un studio numérique où l’on crée des vidéos et podcasts sur des sujets variés et stimulants, qui rayonnent sur internet, dans toute la francophonie et au-delà.
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Etc.
Durant l’année, peut-être qu’il y a:
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Des weekends et semaines de jeux et spiritualité avec des centaines de participants.
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Des camps de survie dans la nature, complètement déconnecté de tout numérique.
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Des nuits à la belle étoile parent/enfant, où on chante et on se raconte des histoires autour du feu.
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Des camps familles, par tranche d’âge, des lieux de ressourcement et communauté à l’extérieur de la paroisse.
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Des formations d’approfondissement spirituel et de développement personnel.
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Des conventions et conférences à St-Jacques qui rassemblent des pôles de compétences sur des sujets comme l’informatique, la technologie, le climat, etc. Hackaton, TEDx, etc.
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Etc.
Bien au-delà de nous:
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St-Jacques est un lieu de formation et d’inspiration. De nombreux ministres d’ailleurs (installés ou en formation) viennent passer un peu de temps chez nous pour s’imprégner. Des étudiants en théologie font leurs premiers pas dans le ministère ici. On est en lien avec les facultés de théologie, le séminaire de culture théologiques, l’OPF, la HET-Pro, etc. Notamment parce que plusieurs jeunes et moins jeunes se découvrent une vocation au ministère pastoral ou diaconal après être passé ici.
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St-Jacques rayonne à travers les gens qui se nourrissent ici, mais servent ailleurs. Des familles, associations ou entreprises sont transformées parce que des gens ont été transformés ici.
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St-Jacques rayonne à travers les personnes qui viennent pour un temps, puis partent ailleurs, en portant un bout de l’ADN qui fait la culture de St-jacques.
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St-Jacques rayonne aussi dans les media traditionnels ainsi que les nouveaux media sur le web, à travers des interviews, des articles, des vidéos, des podcasts, sur des sujets variés.
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St-Jacques rayonne au travers des ressources qui sont produites, et librement utilisées dans d’autres paroisses du canton et d’autres églises.
Dans tous les cas, à St-Jacques, il y a une culture spécifique, identifiable.
Une culture de:
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Bien être: il y a un climat de richesse intérieure, d’abondance, « notre coupe déborde »; on est bien, reposés, on a du temps. On est bienveillants les uns avec les autres, on parle bien les uns des autres, devant eux comme en leur absence. On sait s’écouter, et on a pas peur de la confrontation. On sait être exigeants les uns avec les autres et s’encourager à porter le joug du Christ, et on sait se rappeler que ce joug est léger et être indulgents. À St-Jacques, on travaille à son repos.
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Accueil: on sait dans le quartier et au-delà qu’à St-Jacques, on peut venir quand on veut. Il y aura quelque chose d’intéressant, il aura quelqu’un qui pourra nous recevoir avec amour et bienveillance. Si on va mal, on sait qu’on y trouvera une oreille attentive et disposée. Si on s’ennuie, il y aura de quoi s’occuper et rencontrer.
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Passion: les passionnés se retrouvent, échangent et partagent leurs passions. On se rassemble autour d’intérêts communs, et on amène ces intérêts au Christ qui nous rassemble au-delà de nos passions. On découvre qu’il est notre passion première, qui fonde et nourrit toutes les autres.
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Pluralité: on a pas peur de la différence, on n’essaie pas de faire que l’autre soit comme nous. Le Christ nous suffit comme point commun, et on peut aussi exprimer des profondes divergences spirituelles, théologiques, intellectuelles, culturelles, etc. Si un débat difficile divise l’église ou la société, on sait qu’à St-Jacques on trouvera des partisans des deux camps, avec des espaces de sécurité entre gens du même camp, et des espaces de rencontre, confrontation et déplacement entre gens de camps différents mais autour du Christ.
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Innovation et créativité: on cultive une culture d’émulation, on essaie sans arrêts de nouvelles choses, on encourage les nouvelles idées et les nouveaux projets dans des domaines variés. On accompagne la créativité, en offrant des lieux d’expérimentation, des compétences et des ressources. On célèbre les tentatives autant que les réussites. On ne punit pas les échecs, mais on en fait un apprentissage.
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Transformation: dans toutes ces choses, le Christ est clairement parmi nous. Invisible, mais agissant: par sa Parole et son Esprit il nous transforme, nous déplace, nous mets en mouvements, nous guéris, nous confronte, nous réconcilie, nous libère. Des sceptiques voient les fruits dans nos vies et dans les leurs, et se posent des questions. Chaque semaine de nouvelles histoires de l’action du Christ nous émerveillent et nourrissent notre louange.
Bref, St-Jacques est un lieu d’activités créatives, récréatives, et re-créatives, en Christ.
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À nouveau en soi ce rêve est « faux », c’est le reflet imprécis d’un futur possible. Il évoluera, et certaines choses n’arriveront jamais. Ce rêve est grand, beaucoup trop grand: si c’était un projet il serait arrogant, prétentieux, irréaliste. Il est impossible.
Mais en Christ ce rêve est « vrai »: il peut nous nourrir, nous conduire et nous inspirer. Et certaines parties de ce rêve sont déjà une réalité. Avec Dieu, pour qui rien n’est impossible, certaines autres parties de ce rêve deviendront encore réalité.
Il est beau ton rêve 🥰
Est-ce qu’il persiste? Pour se réaliser peut-être, en partie, ou transformé, ailleurs.
Merci 🤓
Cette version du rêve était très liée à un bâtiment, en fait. Le bâtiment de St-Jacques a vraiment été le catalyseur. Et le rêve, là, est mort (en tout cas pour ces prochaines années… au-delà je suis pas devin).
Mais effectivement, il se pourrait qu’une partie du rêve se réalise autrement, ailleurs… Ca dépendra de plusieurs facteurs, notamment: est-ce qu’il sera rattaché à un lieu, ou pas (et si ‘ou pas’: quelle forme ça pourrait prendre), et surtout: qui viendra rêver ce rêve avec moi? 🙂
🖐️😁
Moi aussi je viens !
Oui et Amen.…Je me joins volontiers à cette églises demain dimanche déjà.
Merci pour la distinction entre « rêve vrai » et « projet prétentieux ».
Elle est extrêmement sage à mes yeux.
Merci pour ce « rêve résistant« t à la désespérance ou à l’espoir artificiel.
Merci pour ce partage. Le pasteur Maurice Ray (j’ai travaillé sous sa responsabilité pendant plusieurs années) disait qu’il faut bien des pasteurs qui accompagnent les mourants, ainsi en est-il d’une paroisse protestante comme évangélique. C’est dur pour un jeune pasteur d’accompagner des mourants en leur parlant de ses rêves. Il faut les aider à mourir. Aussi longtemps que les églises classiques (réformées, luthériennes, évangéliques) sorties du moule socio-culturel de la Renaissance pense qu’elles peuvent faire évoluer leurs églises vers la nouvelle culture numérique, aussi puissante que celle de la Renaissance, elles font fausse route et vont épuiser leurs talentueux pasteurs «r^^eveurs». L’hécatombe des pasteurs dont parle aussi le pasteur Thierry Juvet dans un de ses derniers bouquins va continuer. Il faut pour nos jeunes pasteurs «rêveurs» leur offrir un espace d’expérimentation. Les grands chercheurs ont même parfois fait exploser leur laboratoire avant d’avoir un résultat tangible. Quand est-ce que les églises subventionnées par l’état, vont-elles investir leur argent dans autre-chose que dans des chambres mortuaires? Le potentiel de développement est là, ainsi que les «r^êveurs» numériques.